Dune

Sur la dune où le sable épuisé respire, deux corps étendus se rejoignent, se serrent, se confondent et s’espèrent, dans le grand soleil endormi. Une sorte de lutte amoureuse, un saute mouton, cache-cache érotique et spirituel, une course d’astres, une chasse où piéger l’éphémère (la beauté sera convulsive). Corps de femmes blancs comme une dune, comme la lune, sabliers, pierres qui roulent dans le creux d’une vague, d’une vague à l’âme, éternelle.

Et d’une, et de deux, de deux roses l’une. Cirque et chorégraphie, roues et acrobaties, cette œuvre courte a des allures de “Tancrède et Clorinde”, de duel érotique (demain matin à 6 heures sur la dune) et gnostique. Et l’on pense à la virtuosité palpable et simple des duos de Bartók, les références au folklore en moins. N’est-on pas déjà en effet dans l’espace d’une pleine et idéale science-fiction ? [Jérôme Nylon]