Variations sur Tonus peregrinus

Hermann Schroeder (1904-1984) compte parmi les compositeurs pour orgue les plus importants du XXe siècle. Il était lui-même un organiste remarquable. Beaucoup de ses œuvres – plus d’une centaine – sont consacrées aux thèmes du choral grégorien que Schroeder appréciait particulièrement. La diatonique modale du choral, plus libre, différente de la plus tardive tonalité majeure/mineure crée une symbiose parfaite avec la tonalité libre du compositeur contemporain. Parmi les modes ecclésiastiques, le “tonus peregrinus” est le plus intéressant car il a deux cordes de récitation différentes et ne rentre donc pas dans le schéma habituel des huit modes ecclésiastiques. Comme il “module”, c’est un étranger, un “peregrinus” parmi les tonalités – et donc d’un intérêt spécial pour les compositeurs. Il se base sur l’ancien Magnificat grégorien, Bach l’a utilisé dans son Magnificat et Mozart dans l’Introїt de son Requiem. Schroeder utilise le tonus peregrinus pour réaliser des effets harmoniques et tonals et réalise un cycle virtuose de dix variations spectaculaires et colorées. Une pièce idéale pour les offices religieux et les concerts.